« Impairs » est une photo-fiction, crée à partir d’images prises du 28 au 30 août 2015 à Douarnenez pendant le festival du film. Elle a été écrite sur place, le 30 août, à postériori des scènes shootées.
Sur deux époques, les sujets à la troisième personne nous emmènent en balade dans Douarnenez, caractérisés dans leurs souvenirs et leur temporalité. Les visions subjectives se moquent finalement de voir des voitures et autres anachronismes, elles se jouent de transformer les photographies en paradigme.
Il vient au Festival du Film de Douarnenez
Il accorde une grande importance aux actions culturelles
Il est curieux
Il va au Cinéma Club
Il participe à des actions culturelles
Il aime s’abstraire dans des histoires qui ne sont pas les siennes
Il rêve souvent… il rêve de posséder une belle baraque
Mais les actions culturelles suffiront elles?
Au château un matin
Elle se réveilla seule
Elle le chercha par la fenêtre
Elle regarda vers l’océan
Il était ressortit dans la nuit
Il marchait sans but
Il n’aimait pas les bondieuseries
Elle ne fît pas son lit
Elle déjeuna seule
Enfin presque, une poupée la regardait
Il aimerait que cette poupée le regarde
Il ne veut pas une princesse
Il veut une meuf à la cool
Il rejoint le bar du festival
Il n’est pas du genre à boire de l’eau
Sa réputation n’était plus à faire
Il avait du s’arrêter au Pretty
Seul, ivre dans la nuit
Elle l’avait rencontré à la fête du village
Il était originaire de Plomarc’h
Un village de pêcheur
Un village de vieilles pierres
Il l’avait séduit avec les mots
Ils l’avaient fait dans la forêt de Plomarc’h
Ils s’étaient mariés un jour de printemps
Ils vécurent heureux dans le hameau
Avant de s’installer au château
Il est athée
Il a des origines ici
ll dort dans le camion d’un pote
Il est bénévole
Il ne veut pas travailler comme son frère
Il ne veut pas travailler comme son père
Il ne veut pas travailler comme son grand père
Il ne veut pas travailler comme son arrière grand-père
un tapis d’ortie, des fenêtres murées, l’avenir
A l’escalade ambitieuse des escaliers de la société
Il préfère aller au cinéma
Il pousse sur le mur comme les pâquerettes
Il aime la littérature
C’était marée basse
Elle le chercha à son travail
Il était un peu pécheur
Sur le port de Douarnenez
Elle le chercha sur le port
Elle compta les caisses
Elle compta les caisses
Un chat attira son attention
Elle tenta d’échanger avec le chat
Elle découvrit qu’un chat pouvait en cacher un autre
Elle lui demanda combien ils étaient
Trois ou plus peut être
Le vieux chat lui rappelait quelque chose
Une indépendance fébrile
Elle chercha à se rassurer
Elle rebroussa chemin
Elle alla prier
Elle le chercha à la librairie
Elle fit quelques emplettes
Elle le chercha au cinéma
Elle le chercha dans la file
Elle le chercha devant
Les gens souriaient
Le prochain fillm allait commencer
La porte s’ouvrit
Elle ne le voyait pas
Ce n’était pas lui
Ce n’était pas lui
Ce n’était pas lui
Ce n’était pas lui
Elle regarda à gauche
Elle regarda à droite
Elle regarda de la jetée
C’était marée haute
Elle n’alla pas jusque sur l’île
Le soleil s’approchait du bord
Le soleil disparaissait
Elle ne comprenait pas
Elle ne comprenait pas pourquoi le bitume avait envahi la plage
Les lendemains, iI consomme du Perrier tranche
Il se baigne
Il fait du canoé
Il est un peu sportif
Il flâne dans les rues
Les rues sont bleues
Les rues sont bleues
Les rues sont bleues
Il mange au restaurant
Il envie les gosses avec leur skateboard
Le frisson de la liberté
Il grossit le détail de sa photographie
Il se souvient de son ami d’enfance
Il trouve que Tréboul c’est surfait mais c’est graphique
Il pratique de la photo panoramique
Il va au cinéma
La salle obscure
La salle obscure lui rappelle quelque chose
Elle se fait un cinéma
Le cinéma de sa vie ici
Tout un cinéma car elle s’ennuie
Elle pense la rouille
Un escalier rouillé, coté océan
Ça lui fend le cœur, il démonte le chapiteau à cause des vents
Parfois il aimerait être plus engagé
Il déplore la pollution
Paradoxalement, s’il avait un véhicule, il l’engagerait