Ce 1er mai, tout est calme, cela n’est jamais arrivé depuis bien longtemps. Balade sur asphalte, l’œil dans les étages à chercher les messages contemporains, suspendus aux fenêtres, aux balcons. Je vais vers mon rendez-vous photographique, repoussé depuis mardi pour cause de météo. Sur le chemin, sans préméditation un voisin lève le poing sur son balcon, et là soudain, sans lien, une voisine lève la main à quelques mètres, belle coïncidence, n’est-ce pas? Merci. Les étoles rouges, les draps écrits, les mots plastifiés racontent un peu, compassionnement. Au rendez-vous, tout se déroule pour le mieux, une mise en scène improvisée parfaite, cela fait gif, aucun doute. Une voisine arrive par le plus grand des hasards, on danserait presque sur le trottoir, et c’est bien comme cela que l’on passe discrètement à la boom du vendredi de 17h30 à 19h, diffusée dans la Crème de la Crème sur Canal B, le rendez-vous dansant de ces dernières semaines. Sur la route, la désolation, la rue de la soif, la place St Anne, la rue St Malo : vides, aucune fête de la paresse, c’est terriblement déroutant de ne pas voir céans plein de gens, heureux en cette journée internationale des travailleuses et des travailleurs. La boule à facette rose prend alors sa place d’objet souvenir, objet d’avenir.
