« Le plus long faux plan séquence de l’histoire du cinéma », la caméra sans arrêt, suit principalement Riggan – Keaton – dans les coulisses d’un théâtre de Broadway. Mais à l’envie, elle part en balade avec Edward Norton, Naomi Watts, Emma Stone, ou encore n’importe quel caractère participant à cette pièce.
Nous débutons à l’avant-avant-veille de la première, et en continue, nous regardons les générales, les angoisses liées, ça parle beaucoup dans les couloirs du théâtre, qui lui joue un ping pong avec le cinéma. Riggan est un ancien super héros, il croit même avoir gardé quelques pouvoirs. Nous avançons vers l’inéluctable première, éclairés par les détails cocasses du métier d’acteur dépouillé de sa superbe.
Élégant Iñárritu, me souvenant de Babel, où la temporalité de l’objet film était ingénieusement traitée. Il défie à nouveau l’espace-temps avec un œil documentaire pour une promenade dans l’intestin de Broadway. Critique sur l’époque : la surdose des propositions super-héroïques, le traitement de la célébrité, l’égo de l’art, il rend à la dramaturgie un hommage conséquent. L’image est réfléchie, et le son l’accompagne, une batterie seule emmène le pas allant servir le rythme. Chef d’œuvre.